Accueil Actualités Tribune : Réforme du courtage : menace ou opportunité ?

Par Stéphane FANTUZ, Président de la CNCEF Assurance

Voir le verre à moitié vide ou à moitié plein… Si l’on veut résumer le débat qui a animé la réforme du courtage, cette comparaison n’est pas de trop. Le texte est devenu une Loi. Elle nous engage à en faire la pédagogie mais aussi à rassembler les courtiers et tous les acteurs de l’assurance et du crédit. Alors, cette réforme est-elle une menace ou une opportunité ? Les Journées du Courtage qui se tiendront les 14 et 15 septembre à Paris nous donnent l’occasion d’analyser les enjeux pour notre écosystème professionnel.

Les menaces, nous en observons bien sûr !

Comment ne pas voir que la crise sanitaire a fragilisé les professionnels ? Du moins qu’elle a fait grandir davantage leurs problématiques. Médiation, réglementation, besoin d’accompagnement, mutation de la relation clients avec la digitalisation…Les exemples ne manquent pas ! Aussi, sans une structuration du marché de l’intermédiation de l’assurance, de la banque et des moyens de paiement, le risque de décrochage des courtiers serait inévitable.  Que dire aussi des clients de nos membres et des Français en règle générale ? Ils sont à la recherche d’une plus grande pédagogie financière pour couvrir et prévenir les actes de la vie privée et professionnelle plus sereinement. Il est donc de notre devoir de faire connaître à la fois le métier de courtier et de mandataire dans leurs diversités, leurs spécificités. Mais aussi de les rendre accessibles au plus grand nombre, au service de l’économie réelle.

Bien entendu, la question de la liberté d’exercice des professionnels peut être soulevée au regard des missions des associations professionnelles. L’obligation d’adhésion questionne. Mais comment un professionnel de proximité trouverait-il seul,  le temps de justifier de l’ honorabilité  et de la compétence professionnelle de son personnel, de sa RC Pro, de sa garantie financière ou encore du suivi de la formation continue ? La liste des éléments que les associations professionnelles agréées devront vérifier chez leurs courtiers adhérents (et leurs mandataires) est connue. Elle confère aux courtiers une plus grande latitude pour se concentrer sur leurs clients, avec sérénité ! Au sein de notre association, nous avons toujours voulu transformer les menaces en opportunités ! En cela, cette réforme n’est autre qu’un juste équilibre entre les évolutions du marché et  le nécessaire accompagnement des courtiers et les droits des consommateurs. C’est le principe d’une économie progressiste au service des professionnels et de leurs clients.

Les opportunités ?

Il peut nous être rétorqué que favorables à ce texte, nous n’en voyons que les avantages. La position serait facile, mais nous nous basons sur des faits et non sur des sentiments. Regardons avec objectivité ce que la régulation a apporté aux CIF et CGP qui bénéficient aujourd’hui d’une antériorité législative de plus de 15 ans. Que s’est-il passé ? Le secteur est devenu harmonieux, en posant les droits et les devoirs des professionnels et de leurs clients. Par l’intermédiaire des associations professionnelles et sous contrôle de l’ autorité de tutelle, la sinistralité est aujourd’hui très faible, le devoir d’information est un véritable ciment relationnel, la protection du consommateur est assurée dans le cadre d’un conseil indépendant ; ce dernier ne cessant de progresser par les obligations de formations en direction de ces métiers.

Il va en être de même pour les courtiers en assurance et en crédit et leurs mandataires. Mieux structurés, mieux accompagnés, ils vont faire face aux différentes évolutions, par adhésion obligatoire à l’association professionnelle de leur choix, agréée par l’ACPR. Le décryptage et l’intégration de la réglementation dont ils bénéficieront seront autant de  moyens supplémentaires de rendre le consommateur plus sensible à ces différentes matières. Leur montée en compétence par la formation et l’intégration des nouveaux modes de distribution numériques également.

Au-delà de la notion d’adhésion obligatoire à une association professionnelle agréée, les courtiers et leurs mandataires vont pouvoir développer leur relation avec d’autres experts pour peu que l’association rassemble l’interprofessionnalité. Mais aussi bénéficier d’une plus grande visibilité auprès du grand public et d’une plus grande notoriété de leurs professions. Car c’est bien directement aux consommateurs qu’ils s’adressent et auxquels il faut penser davantage, à la faveur de cette réforme. N’oublions pas qu’ils sont aujourd’hui face à un marché à structurer,, concentré par les technologies digitales. S’ils adoptent les nouveaux usages numériques pour tous les actes courants et comparent librement, ils n’en restent pas moins attachés à la notion de proximité. Qui plus est face à deux facteurs : l’illectronisme et le conseil ! Qui d’autres que les courtiers sont les mieux qualifiés pour répondre à cette attente ?

Bien sûr, nous pourrions nous lancer dans un plaidoyer, en développant davantage les intérêts suscités par cette réforme. Mais nous croyons plus que jamais à la force du terrain, aux hommes et aux femmes qui échangent, dialoguent et se comprennent pour construire l’avenir du métier. C’est pourquoi, rencontrons-nous lors de la Courtage Academy, le 14 septembre pour en débattre de 16h15 à 16h45. Ensemble, préférons l’avenir du courtage au court-terme !

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