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28 septembre 2021

Tribune : Ce que vous avez à gagner en changeant d’assurance emprunteur

Par Christelle MOLIN-MABILLE, Présidente de la CNCEF CREDIT

Incertitudes face à l’avenir, conditions d’octroi des prêts durcies ; le recours à une assurance emprunteur individuelle semble constituer la dernière ressource de ceux qui veulent faire baisser le coût global de leur crédit immobilier. A raison : on peut y gagner énormément. Mais la balance qui penche en faveur de l’assurance individuelle, n’est pas forcément la formule gagnante pour tout le monde.

Des coûts globalement plus bas pour l’assurance individuelle

La question n’est pas négligeable. Avec la baisse des taux d’emprunts, l’assurance emprunteur obligatoire peut désormais représenter plus de 50 % du coût total du crédit immobilier !

Et son tarif est calculé en fonction de différents critères d’âge, d’état de santé et de situation professionnelle.

Pour les contrats bancaires (ou contrats groupes), la moyenne se situe aux environs de 0,25 % du capital emprunté pour les assurés âgés de 25 ans, contre 0,45 % pour les assurés âgés de 45 ans (pour des prêts de 20 ans). Entre 61 et 65 ans, elle peut atteindre 1,23%.

L’assurance individuelle (ou assurance en délégation), elle, affiche des tarifs indéniablement moins onéreux que celui de votre banque : de l’ordre de 20 points de base pour le taux moyen environ.

Ceci pour une raison fort simple : votre banque a conçu un (ou plusieurs) package(s), qui mutualisent les risques, les garanties et leur coût. Et même s’ils sont différenciés par tranches d’âge, les plus jeunes (en bonne santé, en activité) vont payer plus cher eu égard à leur situation pour que le tarif reste raisonnable pour les plus âgés (en fin de carrière ou retraités, avec des risques de santé accrus).

De son côté, l’assurance individuelle va s’adapter à vos besoins pour vous proposer des garanties et un tarif sur-mesure. Vous paierez donc le juste prix qui correspond exactement à votre situation.

Une stratégie à adapter selon sa situation

Le recours à l’assurance individuelle ne constitue cependant pas la panacée pour tout le monde. Explications.

Selon votre âge, votre état de santé et votre comportement, il peut être plus intéressant de souscrire le contrat proposé par votre banque. Par exemple, si vous avez plus de 45 ans et que vous fumez, même sous forme électronique avec ou sans nicotine. Car, dans ce cas, les primes peuvent varier du simple au double.

Votre âge reste un facteur déterminant de choix, car plus on est âgé au moment de la signature du contrat et plus les primes mensuelles sont élevées.

L’assurance individuelle est donc plus intéressante et plébiscitée par les moins de 40 ans[1] quand les plus âgés ont intérêt à choisir la mutualisation du contrat groupe.

De façon générale, les surcoûts liés aux comportements à risque (pratique de sports extrêmes, tabac, …) seront moins pénalisants dans un contrat bancaire, car leurs tarifs sont calculés par rapport aux risques moyens par tranche d’âge. Le questionnaire santé de l’assureur individuel, lui, entre davantage dans les détails. Mais il est parfois possible, en fonction des clauses de votre contrat, de l’avertir que vous avez arrêté de fumer et de revoir votre tarification.

Votre profession n’est pas non plus sans incidence sur le tarif de votre assurance.

Si vous exercez un métier à risques (pompier, ouvrier du bâtiment, …), vous pourriez avoir intérêt à souscrire le contrat proposé par votre banque, pour les mêmes raisons de calcul de risques par tranche d’âge. En revanche, si vous êtes fonctionnaire, la garantie perte d’emploi ne vous sera pas très utile …

Et comme le diable se cache dans les détails, soyez attentifs à toutes les sources potentielles d’économies ou de surcoûts !

Si vous êtes cadre dans un grand groupe, vous bénéficiez d’un régime de prévoyance d’entreprise qui peut être très généreux. Or, certaines assurances emprunteur ne remboursent que la part qui n’est pas prise en compte par le régime. Sont-elles vraiment adaptées à votre cas ?

Ne perdez pas non plus de vue que si vous devez vous assurer pour le décès et l’invalidité, la couverture de l’incapacité temporaire de travail et la perte d’emploi ne sont pas obligatoires. Une assurance individuelle vous permet donc de choisir les garanties qui correspondent à vos besoins.

Enfin, tout au long du remboursement, votre situation évolue. Si les garanties de votre contrat sont irrévocables, des changements de paramètre (maladie chronique, accident grave, changement de profession, …) peuvent donner lieu à des surcoûts si vous ne les avez pas déclarés.

Comment, dans ces conditions, faire les bons choix entre la multitude de contrats sur le marché ? Comment savoir ce que représentent des taux exprimés en pourcentage du montant initial par mois ? Des remboursements indemnitaires ou forfaitaires ?

L’accompagnement d’un courtier en crédit (qui doit détenir l’agrément IAS délivré par l’ORIAS) s’avère plus que jamais précieux pour adapter votre choix d’assurances et de prestataire à votre situation, aujourd’hui et demain.

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[1] Rapport CCSF 2020 Bilan de l’Assurance emprunteur


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